Histoire philatélique et postale du Mandchoukouo
Le 18 septembre 1931 près de Moukden, après un incident militaire avec les troupes chinoises, les troupes japonaises occupent des trois provinces du nord-est de la Chine, communément appelées Mandchourie. Cette région déclare son indépendance le 18 février 1932 sous le nom de Mandchoukouo. Le 1er mars 1932 Henri Puyi, le dernier empereur de Chine, devient chef de ce nouvel état. Le 20 mars, le nouveau gouvernement annonce que le département des communications va remplacer l’administration chinoise à partir du 1er août. Cependant, les militaires japonais maintiennent une telle pression sur les postiers chinois que les autorités de Nankin ordonnent un blocus des activités postales. Ces dernières, sous administration chinoise, cessent totalement le 24 juillet 1932. Le département des communications de Xinjing met en place une nouvelle administration avec une telle promptitude que les bureaux sont rouverts le 26 juillet 1932 avec l’émission d’une première série courante. Pour ces timbres, deux dessins sont retenus : la pagode blanche de Liaoyang et le portrait de Puyi.
De juillet 1932 à février 1934, les timbres porteront une inscription de cinq caractères chinois signifiant « Administration postale de l’État mandchou ». A partir de mars 1934, après l’intronisation de Puyi comme empereur du Mandchoukouo, l’inscription est composée de six caractères signifiant « Administration postale de l’Empire mandchou », indiquant par là le changement de régime. Ces inscriptions ne figureront pas sur des séries de timbres émis à partir de 1935 et servant à affranchir le courrier à destination de la Chine. En effet, cette dernière ne reconnaîtra jamais le Mandchoukouo. Une orchidée symbolisée (reconnue comme symbole impérial) apparaîtra dans le dessin des timbres dés 1935. La demande d’adhésion du Mandchoukuo à l’U.P.U. restera sans réponse. Cependant, des accords ponctuels entre les nations permettrons que le courrier, en provenance des cet Etat « fantoche », ne soit pas systématiquement taxé.
Durant son existence, le Mandchoukouo émet douze séries de timbres courants (y compris ceux pour la Chine), treize séries de timbres commémoratifs, quinze séries d’entiers postaux, deux séries de timbres pour la poste aérienne, des livrets officiels destinés à l’UPU et quelques dizaines de produits philatéliques. Les derniers timbres du Mandchoukouo (une série pour la poste aérienne) ne sont pas émis. Commandés tardivement, ils arrivent à Xinjing courant 1945, pour une mise en circulation prévue pour le 20 septembre. L’histoire en décide autrement, puisque le Mandchoukouo cesse d’exister le 15 août 1945.
Après la reddition du Japon, les timbres restant seront surchargés soit « République de Chine, soit avec une valeur provisoire. Leur utilisation sera surtout locale et leur usage disparaîtra avec la mise en place de l’unification du nouveau système postal à partir de 1947.