Timbre, propagande et puissance chinoise au Bac 2015
Une fois n’est pas coutume, c’est un timbre que les candidats au baccalauréat français du centre d’examen de Beyrouth ont eu à commenter, le vingt-six mai 2015.
La première partie du sujet d’étude de documents du sujet littéraire/économique et social d’histoire-géographie, centre d’examen du Liban, vingt-six mai 2015 (copie d’écran de la version pdf proposé par Langlois sur un blog hébergé par lemonde.fr). |
Dans le thème de l’histoire des puissances contemporaines, les élèves de terminale étudient deux « chemins de la puissance » : comment les États-Unis d’Amérique depuis 1919 d’une part, la République populaire de Chine depuis 1949 d’autre part, ont-ils atteint le niveau de puissance mondiale ?
Lors de l’épreuve Liban de la session 2015, les candidats doivent, à partir de l’étude de deux documents, expliquer les relations de la puissance chinoise avec les deux grandes puissances de la Guerre froide, et leurs évolutions.
Le second document est un article d’époque du Monde diplomatique sur la politique étrangère chinoise après l’annonce de la visite de Richard Nixon à Pékin, au début des années 1970… qui s’oppose donc à ce timbre-poste chinois marquant la signature du traité d’amitié sino-soviétique de 1950 : Staline et Mao se serrant la main avec extrait de mappemonde, drapeaux, monuments, etc.
L’ensemble symbolique de ce timbre permet d’expliquer que le citoyen chinois pouvait voir les symboles du communiste, qu’il vivait comme les Soviétiques sous un chef bénéfique, ami de celui du pays voisin.
Mais, critiquer le fait que le timbre ne développe pas ici le contenu concret de cette amitié : stratégique et idéologique pour l’Union soviétique, technique et matérielle pour la République populaire… Un traité très intéressé pour la Chine qui change de fusil d’épaule tout au long de la Guerre froide avant de se lancer dans le cheminement dictatorio-capitaliste d’exportation que nous lui connaissons.*
Idée entrevue dans un manuel, collection de timbres à disposition, hasard d’une recherche Google, la préparation des sujets de baccalauréat étant entourée du plus grand secret, nous ne saurons jamais comment un enseignant a imaginé un timbre plutôt qu’une affiche ou un discours de Mao pour illustrer la première partie des relations de la Chine communiste avec le reste du monde.